Notre Dame de Bonnes Nouvelles |
|
-Lycée Notre Dame de Bonnes Nouvelles
|
BEAUPRÉAU COLLÈGE NOTRE-DAME DE BONNES NOUVELLES « La plus ancienne maison catholique de l'Anjou » TROIS FOIS DÉTRUIT, TROIS FOIS RENAISSANT En 1707, François Chollet, prêtre de Saint-Sulpice, directeur au Séminaire d'Angers, avait fondé un collège à La Jumellière. Ce collège fut transféré en 1710 à Notre-Dame de Beaupréau. Le collège connut immédiatement une très remarquable prospérité. Sous la direction de M. Darondeau (de 1759 à 1792), l'établissement connut une prospérité qui dépassait, en 1789, tous les collèges d'Anjou, Angers excepté. A côté des cours de latin, le collège de Beaupréau fut un des premiers en France à comporter des cours de formation professionnelle. Bien que les professeurs aient refusé de prêter le serment constitutionnel, le collège continua de fonctionner sous la direction de M. Darondeau jusqu'à la fin de 1792. Les professeurs durent se disperser en novembre 1792. Le nouveau principal fut le citoyen Coquille. Les élèves abandonnèrent aussitôt l'établissement, et les domestiques eux-mêmes refusèrent de rester. Le collège resta fermé, et servit tour à tour aux armées vendéennes et patriotes, et resta seul debout dans un pitoyable état de délabrement après la pacification. En 1800, M. Loir-Mongazon, curé de Beaupréau, rouvrait modestement à la cure une école secondaire. Le Conseil d'arrondissement, le Conseil Général, le Préfet réclamaient déjà la réouverture du collège. En 1803, l'établissement du curé Loir-Mongazon fut transféré dans l'ancienne «maison des enfants de chœur», près du chapitre, propriété de Mme la maréchale d'Aube-terre. Il groupait alors 60 pensionnaires, 50 externes et 8 professeurs. Pendant tout le Consulat et l'Empire, le collège accrut sa prospérité, cependant que les bâtiments avaient servi d'école impériale d'arts et métiers de 1811 à 1815. L'école des arts et métiers ayant été transférée à Angers, le local demeura vide jusqu'en 1816. Une ordonnance royale l'ayant mis à la disposition de Mgr l'Evêque d'Angers, M. Mongazon s'empressa d'y retourner avec ses élèves. M. l'abbé Gallard, directeur du Collège, conserve pieusement les ornements utilisés par M. Mongazon pour célébrer les messes clandestines pendant la Terreur : une chasuble, un corporal, un manipule, un couvrë-calice. Après la Révolution de 1830, le collège fut considéré comme un foyer de réaction et un asile pour les Vendéens. Rappelons que la duchesse de Berry était venue à Beaupréau le 7 juillet 1828 pour poser la première pierre d'un monument au généralissime d'Elbée. Le collège, devenu petit séminaire, fut fermé par ordonnance royale du 8 septembre 1830. De nouveau, en 1841, le collège se réinstalla dans la « maison des enfants de chœur ».
UNE JOURNÉE HISTORIQUE Le départ des soldats en 1849 avait remis la maison en disponibilité. Au bout de quelques années, le gouvernement songea à la mettre aux enchères. La vente fut fixée au 1er mai 1857. Au bout de 237 enchères, le collège fut adjugé à M. de Civrac, agissant au nom de M. Pouplard, supérieur du collège, pour la somme de 92.000 F. La nouvelle causa dans tout Beaupréau une indicible explosion de joie. Le 26 mai 1857 les bâtiments furent rendus à leur destination première. La cérémonie fut magnifique. Par décret impérial du 29 juin 1870, l'institution secondaire de Beaupréau fut transformée en petit séminaire diocésain. Le nombre des élèves ne cessa d'augmenter. Dans un de ses meilleurs romans, « Les Noëllet », René Bazin a donné une description du collège au début de ce siècle. LA RÉPUBLIQUE ANTICLÉRICALE LES INVENTAIRES La jeune génération républicaine, qui entre dans la vie politique à la fin du Second Empire, professe un anticléricalisme militant. En 1869, Gambetta définit le programme des radicaux : à la revendication de l'école laïque se joint celle de la Séparation des Eglises et de l'Etat. Celle-ci est proclamée par la Commune de Paris en 1871. La fondation de l'école laïque est la pièce maîtresse de l'œuvre de Jules Ferry. Le crucifix va disparaître des tribunaux et des hôpitaux, dont le personnel est laïcisé. Cette politique est menée au plan local avec le souci de ne pas heurter les esprits. Pour Léon XIII la conciliation s'impose, pour sauvegarder le Concordat. Pendant les années de la République modérée, l'influence des congrégations s'étend à nouveau, particulièrement dans l'enseignement secondaire. La gauche laïque s'inquiète. Qui plus est, l'Eglise est accusée, au lendemain de l'affaire Dreyfus, de collusion avec le camp nationaliste et antisémite. Alors s'ouvre une seconde campagne laïque, sous l'impulsion de Waldeck-Rousseau (loi sur les associations - 1901) et d'Emile Combes. La séparation devient inévitable. Mais Pie X n'accepte pas le fait accompli de la dénonciation du Concordat. Votée le 9 décembre 1905, la Loi de Séparation des Eglises et de l'Etat prévoyait que les biens d'Eglise,
|