La Guerre de Vendée à travers l'Evre |
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En 1789, la Bastille est attaquée et tombe aux mains du Tiers-Etat révolutionnaire de Paris. Et même si on attendait le moment depuis longtemps, plus rien ne sera pareil, surtout dans les Mauges, province de l'ancienne Vendée royaliste. Cette région, confortable et favorisée sous l'Ancien Régime, n'apprécia guère les changements au status quo, dont l'enlèvement des privilèges des nobles et du clergé (qui furent très respectés par les paysans vendéens) et l'execution de Louis XVI. En février 1793, les paysans se levèrent dans toute la Vendée, cherchant des nobles qui leur meneraient dans leur lutte « PRO DEO ET REGE » ("Pour Dieu et le Roi"). Tout le long de l'Evre, les villages s'agitèrent. Des héros apparaissaient: Bonchamps, Charette, Cathilineau, La Rochejacquelin, Lescure.... ils étaient pour la plupart des anciens officiers du roi (à l'exception de Jacques Cathilineau, qui était roturier), sollicités pour mener des armées de guerrillas paysans. Lors des premiers escarmouches, les « Blancs » surprirent les republicains et la Bretagne commença à s'enflammer. Le club des Jacobins décida d'envoyer une brigade de soldats, qui, pris par surprise, furent battus laissant seulement la vie sauve au capitaine, qui sera executé lors de son retour à Paris. Sachant dès lors que des victoires, même si elles étaient partielles, furent possibles, les paysans dispersés décidèrent de s'organiser pour pouvoir réagir plus rapidement aux attaques. La place forte de cette résistance se trouva dans les Mauges, parfois sur les bords même de l'Evre, comme par exemple Beaupréau qui vit des combats sanglants à la fin de 1793 ou encore St Florent le Vieil, qui serait le point de départ pour la désastreuse « Virée de la Galerne ». Pour assurer la protection des environs de ces villes contre les « chiens blasphèmatoires » y résidant, le conseil militaire s'avança pour percer les défenses des grandes villes tels que Nantes, Montaigu ou Cholet. Cependant, leurs efforts étaient pour la plupart en vain, sachant que les forces républicaines s'étaient retranchées en nombre. Le siège de Nantes termina donc après deux mois par un échec considérable et un commandant-en-chef décedé. Un combat plus rude eut lieu aux portes de Cholet, se finissant en charnière humaine pour les deux armées. Cette défaite provoqua les Véndéens à une nouvelle pensée : si l'Ancien régime s'est extenué et ils ne pouvaient pas faire d'expansions importantes; alors ils ne pourraient pas tenir face à une vraie armée republicaine. En prenant cette idée en tête, ils décidèrent qu'ils auraient besoin de support étrangère, et donc de libérer un port de la Manche pour permettre le débarquement des nobles exilés en Angleterre, un Etat formellement anti-révolutionnaire. C'est ainsi qu'à la jolie ville de Saint Florent-le-Vieil, juste en aval de l'embouchure de l'Evre, les forces Véndéennes, pour la plupart venus des Mauges, suivi de leurs familles qui portaient tous ce qu'ils purent, tranversèrent la Loire, pour la dernière fois pour la plupart, s'exilant pour un but qui semblait impossible et qui se revèla à l'être. Avant de partir, les soldats, ne sachant pas mieux faire, voulurent éxecuter les prisonniers de la bataille de Cholet en brûlant l'église. Mais le général Bonchamps, dans ses derniers instants de vie, ayant pitié d'hommes dont il reconnaissait l'honneur, demanda à ce que les prisonniers soient libérés. Il est enterré dans l'église sous un monument érigé par David d'Angers, le petit fils d'un des prisonniers. A partir de ce moment, l'Armée royaliste sera poursuivi par des forces républicaines ayant pour seul but la déstruction : « Les Colonnes infernales ». Mais, en quittant les bords de l'Evre, les combats ne font plus le sujet de l'étude de ce site.
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